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Sylvain Creuzevault

« J'ai souvent choisi des moments dans l'histoire des sociétés et dans l'histoire des luttes où je trouvais des points d'articulation sur la question qui m'intéresse moi, c'est-à-dire la construction sociale, la vie en commun des hommes, des femmes et des enfants, ainsi que la résistance à l'oppression.
C'est quelque chose qui m'a amené à visiter ou à fréquenter la rue de la théorie socialiste dans l'Histoire […] J 'ai besoin de faire la généalogie et j'ai besoin que cette généalogie pose des questions aux formes actuelles d'écriture théâtrale. »

Sylvain Creuzevault

L’empreinte a présenté ces dernières saisons plusieurs créations de la Compagnie Le singe : Banquet Capital d’une part, mais aussi Les Démons puis Les Frères Karamazov, venu clore un cycle Dostoïevski. L’histoire des relations sociales au XIXe en tissait la trame. Sylvain Creuzevault poursuit ce fil au XXe avec le roman de Peter Weiss : Esthétique de la résistance. Deux fils s’y mêlent : une histoire des représentations de la lutte des classes à travers les arts et une histoire de la résistance intérieure allemande à l’époque nazie. À Strasbourg, avec les élèves du groupe 47 de l’école du TNS, au fil de 5 mois répartis sur deux années, il a visité ce texte en explorant les formes théâtrales qui permettent de l’éclairer. L’aboutissement de ce travail a été présenté au printemps 2023. Visiter la résistance allemande sous le régime nazi, c’est aussi scruter son exact pendant : le fascisme – ses figures, les constructions de sa pensée. Ce chemin aboutit à la création EDELWEISS (France Fascisme)



Sylvain Creuzevault
Né en 1982, cofondateur du groupe d’ores et déjà, Sylvain Creuzevault fait ses débuts de metteur en scène en 2003 avec Les Mains bleues de Larry Tremblay, puis monte en 2005 Visage de feu de Marius von Mayenburg. À l’Odéon, il participe à la création de Fœtus dans le cadre du Festival Berthier ’06, puis monte Baal de Brecht (2006). L’année suivante, il monte Le Père Tralalère au Théâtre-Studio d’Alfortville (2007), repris à La Colline, où Sylvain Creuzevault crée également Notre terreur (2009). Se suivent, dans le cadre du Festival d’Automne, Le Capital et son Singe (2014) et Angelus Novus AntiFaust (2016), créé au TNS. Depuis 2016, il est installé à Eymoutiers, en Haute-Vienne, où il transforme d’anciens abattoirs en lieu de théâtre avec le groupe Ajedtes Erod. Artiste associé à l’Empreinte, Scène nationale Brive-Tulle depuis 2018, il consacre un cycle à Dostoïevski, avec Les Démons en 2018, Le Grand Inquisiteur en 2020 et Les Frères Karamazov en 2021.