Pour ce nouvel album studio, Bertrand Belin a choisi d’explorer de nouveaux paysages sonores, de poursuivre et conduire plus loin encore ses recherches, creuser un peu plus son sillon. Le piano, en majesté sur une partie des titres, apporte une grâce supplémentaire au savant dosage électronique / guitare / batterie à l’oeuvre dans ses plus récents albums mais présenté sous un nouveau jour. Les cordes viennent ici et là soulever l’harmonie et la voix vers des météos de tous types. Le rapport est toujours de la terre au ciel et inversement. Les thématiques de ce nouvel album sont existentielles, il s’agit de notre place, nos regards, nos déplacements, nos amours, nos attentions, nos élans, nos craintes et questionnements. Bertrand Belin y chante plus encore qu’à l’habitude et sa prose ample offre à son légendaire et paradoxale minimalisme de nouvelles arborescences.

1ère partie : ALEXANDRE DELANO - LA NUIT LES COULEUVRES
La quête de la mémoire d'Olga, un personnage (fantasmé ?) venu de l'est, résonne tout le long de ce troisième album d'Alexandre Delano. Une aventure sensorielle et charnelle qui convoque icônes ésotériques et animaux totems dans une plongée romanesque vers le souvenir amoureux, survolant les époques et les lieux pour se focaliser sur les détails et les corps. Autant de scènes de chansons où les éléments naturels, les technologies ou la guerre s'invitent au mariage, ne laissant jamais libre cours à cette passion. Dix chansons pop, pour lesquelles les collaborations passées avec Jean- Philippe Toussaint ou Jean-Louis Murat ont marqué le style, se muant parfois en trance électronique, souvent chantées à deux voix, avec l'étroite participation de Samantha Julien aux choeurs et à la batterie et de Fab De Macedo à la réalisation. À la fin du disque, c'est la voix d'Olga qui apparaît, sa langue natale et le français se rejoignant, le temps d'une ultime correspondance.