Sur un sol duveteux, comme recouvert de neige, huit jeunes danseurs et danseuses de noir vêtu·es semblent s’éveiller d’une longue hibernation, bercé·es par une voix qui sonne le réveil de la nature et des abeilles – à moins que notre monde ne les ait déjà trop mises en danger. Ce « jour d’avant » (bezperan en langue basque) s’inspire du vaste répertoire traditionnel transfrontalier et de gestes contemporains – non sans un clin d’oeil au Sacre du printemps de Nijinski – pour façonner une danse à l’image de Bilaka, faite de rythmiques collectives et de poésie sauvage, renforcée par la musique impeccable de Xabi Etcheverry. Et quand la laine au sol s’écarte, c’est pour mieux laisser place à une implacable danse des bâtons ou à une zinta, farandole de rubans tirés depuis un mât. Daniel San Pedro apporte son regard affuté d’homme de théâtre – professeur à l’Opéra de Paris, fidèle de Clément Hervieu-Léger – et orchestre cette mise en scène sobre, aux accents symboliques, dans laquelle s’inscrit à merveille la fougue de la jeune troupe.

Dans la presse : 

"Et comme le collectif Bilaka ne peut pas toujours tout réaliser lui-même, il fait appel aux talents de Daniel San Pedro pour la mise en scène. [...] Il offre ici à Bezperan une sobriété et une clarté qui amènent justement cet esprit contemporain qui fait voyager la tradition basque jusqu'aux confins des hivers et printemps à venir, dans l'idée incarnée par le collectif Bilaka: « Au lieu de défendre une culture, mieux vaut la réinventer. »"
Danser Canal Historique - 24 janvier 2024

"Parce que c’est un beau spectacle que ce Bezperan. Un spectacle qui remporte immédiatement l’adhésion pour l’intensité de sa performance, l’engagement de ses artistes, la maîtrise de son exécution ; une représentation, aussi et surtout, extrêmement sensuelle et poétique. En une petite heure, ils parviennent à rendre cette culture régionale diablement contagieuse et parfaitement universelle. Chapeau bas(-que)."
Sceneweb - 8 février 2025