
Arts de la piste
Falaise
Baro D'evel
Peu à peu le noir s’éclaire.
« Cette vie grouillante qui débordait des parois. La voilà devant nous. Inquiète. Fragile. Obstinée. Têtue. Plurielle. Elle n’en a pas fini. Elle n’a pas dit son dernier mot. Elle vient de très très loin. » Barbara Métais-Chastanier, dramaturge de Falaise et artiste associée de L’empreinte
Le dépouillement immaculé de Là a laissé place à un décor noir comme la pierre de lave. Sur scène, une paroi rocheuse pleine d’aspérités surgie de temps très anciens, où les corps se lovent, s’accrochent, suspendus face à au vide. Prêts à tomber. Le ballet troglodyte de Baro d'evel arpente la verticalité sur une ligne de crête entre danse et acrobatie. La falaise semble cracher et propulser les corps dans un jeu d’apparitions et de disparitions de personnages tous plus intrigants : une mariée suspendue, une princesse sur talons hauts, ou un clochard céleste. Les pigeons blancs y volent au plus près des huit hommes et femmes, un cheval blanc magnifique désarticule ses pas.
Camille Decourtye et Blai Mateu Trias mènent magnifiquement leur danse poétique avec toujours la même capacité à mener de front performance physique engagée et spectacle poétique, plein de dérision. Pendant que la falaise se fracture, la vie s’accroche désespérément. Peu à peu le noir s’éclaire.
Dans la presse :
« L’humain résistera-t-il à sa chute ? Dans une valse métaphorique, des interprètes hors normes (dont un cheval) défient la catastrophe annoncée. » TELERAMA – 07 mars 2020 – Emmanuelle Bouchez
« Dans les interstices d’un monde en ruine
On a envie de dire : « Putain que c’est beau ! Pourvu que le monde entier voie ce chef-d’œuvre car il touche à l’universel ! » LES TROIS COUPS – 04 février 2020 – Léna Martinelli