Nez, pic, péninsule. Gascon, Rostand, Roxane. Cyrano de Bergerac est un mythe du théâtre français. Une saga épique en cinq actes, cinquante personnages et 2 000 vers en alexandrins. Monter cette pièce est un véritable exploit. L’effervescente troupe de Lazare Herson-Macarel, la Compagnie de la jeunesse aimable, le relève en créant un authentique moment de théâtre populaire, qui carbure à l’énergie autant qu’à l’économie. Sur la scène, des panneaux mobiles à la fois sobres et chatoyants construisent tour à tour le balcon ou le siège d’Arras. Les costumes évoluent parmi les styles et les époques. Exit le pittoresque et le folklore : place à la jubilation de la langue d’Edmond Rostand, brillamment portée par dix comédiens, Eddie Chignara en tête dans le rôle de Cyrano. Les deux musiciens – à la batterie et à la viole de gambe – participent pleinement au rythme endiablé de ce festin de mots et de gestes.