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© Thomas Métais

Apéro-Conversation

Aimer : comment passer de la fertilité à la fécondité dans la relation que nous entretenons avec la terre ?

Tribunes #4 avec Hervé Covès

Dans la civilisation indo-européenne, l’agriculture s’est toujours rêvée sur le modèle du jardin, un paradis clos, isolé et maîtrisé, reléguant la nature au hors-champ, par le recours à des techniques biocides, avec les conséquences que l’on connaît. D’autres civilisations, pourtant, ont su développer des relations à la nature qui composent d’autres liens et d’autres enchevêtrements, des écosystèmes résilients dans lesquels tous les êtres peuvent vivre en équilibre les uns avec les autres : les cultures amazoniennes et amérindiennes en témoignent, par exemple, par le développement de corridors biologiques et de relations non-hiérarchiques entre les vivants. C’est dans le sillage de cette conversion à une autre pensée du rapport à la nature que nous cheminerons aux côtés d’Hervé Covès pour cette quatrième tribune qui inaugure l’année en y déposant le secret d’une lumière : « la vie est belle ».

 

Hervé Covès est ingénieur agronome, il a travaillé au Pôle d’expérimentations de la Chambre d’agriculture de Corrèze. Conseiller expert en trufficulture, il a dirigé notamment la truffière expérimentale de Chartrier-Ferrière et se passionne pour la permaculture, l’agriculture de la fécondité et pour la diversité biologique et les interactions qui unissent les êtres vivants – bactéries, plantes, champignons, animaux. C’est en Guyane, en 2001, dans la forêt amazonienne, à Saül, qu’il vit sensiblement la force d’un autre système de pensée, plus complexe, fondé sur une approche systémique et holistique, et qu’il est saisi par la possibilité d’un autre lien au vivant, fondé sur l’amour. Chercheur infatigable, pédagogue passionné, il rejoint l’ordre franciscain en 2014 et ne cesse de défendre une agriculture sobre, résiliente et aimante.