Sans autre artifice que sa voix et sa présence, Denis Podalydès arpente ses amours littéraires, avec cette façon de rendre à la langue toute sa puissance orale. Il le fera accompagné au piano par la jeune Jodyline Gallavardin, qui a pioché dans le répertoire classique des airs en résonance avec les textes.

Au panthéon du comédien, sur les planches depuis trente-cinq ans, Molière occupe une place de choix. Celui qui fut un Harpagon mémorable à la Comédie-Française choisit ici Le Misanthrope et son acte I, dont les mots sont gravés à jamais dans son corps tant il les a interprétés. Puis viendra le tour de Pierre Michon, qu’il adouba lors d’une lecture lumineuse de Corps du roi, en Creuse. Son phrasé, riche en méandres et sonorités, n’a plus jamais quitté Podalydès, qui le fait entendre entouré de poésies de Villon et Hugo. Au milieu de ces titans de la littérature, une incartade malicieuse dans sa propre écriture – Voix off – rend hommage à une foule de personnages qu’il ressuscite en imitateur hors pair. Un pur plaisir !