Charlotte Maclet, Leslie Boulin Raulet, Céline Tison et Juliette Salmona forment le très en vue Quatuor Zaïde, portant fièrement leur pedigree féminin dans des récitals-spectacles tout sauf sages. Sororité et visions novatrices aiguillent leurs choix de répertoire, comme dans Invisible, album consacré à des compositrices passées à la trappe de l’histoire musicale, ou No(s) Dames, version dégenrée des grandes arias lyriques.
C’est à Franz, autrement dit Schubert, qu’elles consacrent leur dernier album et ce programme d’un soir, qui éclaire toute l’ambivalence d’un compositeur capable de la musique la plus sombre comme la plus onirique. Le redoutable quatuor en ré mineur, plus connu sous le nom de La Jeune Fille et la Mort, fait entendre sa noirceur poignante où la mort annoncée côtoie la lutte vitale de la jeune fille. Quant à Rosamunde, l’œuvre sonne comme un hymne nocturne d’une grande douceur, sans dramatisme ni gaité excessive. Sur le fil de l’émotion.