Apéro-Conversation
Tribune #6 Reconnaître à la nature des droits : pour en finir avec l’écocide et vivre en harmonie avec le vivant
avec Valérie Cabanes et Barbara Métais-Chastanier
En juillet dernier, la plus haute juridiction française a ordonné à l’État de prendre « toutes les mesures utiles » d’ici le printemps prochain pour atteindre l’objectif de baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Dans le même temps, le tribunal administratif de Paris a condamné l’État à réparer le préjudice écologique causé par le non-respect de ses engagements climatiques, une première au niveau mondial. C’est dans cette lutte pour une reconnaissance du crime d’écocide que s’inscrit Valérie Cabanes. N’est-il pas nécessaire de se doter d’outils pour que soit reconnue la menace que le système économique global constitue ? Ne peut-on pas forger des cadres légaux pour contrer l’impunité dont bénéficient les responsables économiques et politiques dans la destruction des lieux de vie et des communautés qui les protègent ? Telles seront les questions que nous aborderons avec notre invitée au cours de cette sixième Tribune.
Autrice de Un nouveau droit pour la Terre (Seuil, 2016) et de Homo Natura (Buchet/Chastel, 2017), Valérie Cabanes est juriste en droit international. Après deux décennies dans des ONG de terrain sur les droits de l’homme, elle est porte-parole du mouvement End Ecocide on Earth qui plaide pour l’inscription dans le droit pénal international du crime d’écocide. Impliquée dans la défense des droits des peuples autochtones et la reconnaissance des droits de la nature, elle conseille l’initiative des Nations Unies « Harmony with Nature ». Elle a co-fondé en France l’ONG Notre Affaire à Tous qui oeuvre en faveur d’une justice climatique et est à l’origine de l’Affaire du siècle.