Il était une fois Pierre Gayart, paysan de quarante-trois ans, n’ayant eu d’autre choix que de reprendre l’exploitation familiale. Mais le voilà qui montre des signes certains de fatigue face à un monde agricole bouleversé et une vie personnelle en berne. Un peu de terre brune au sol, quatre lampadaires et trois fois rien de décor suffisent à nous plonger dans sa vie présente et passée, dont on goûte concrètement les misères et truculences : les soirées en boite de nuit, l’odeur tenace des bêtes dans la bergerie, les dimanches solitaires, la beauté des petits matins, les lotos du club de foot. La compagnie La Joie Errante s’est appuyée sur des centaines d’entretiens menés en Lozère, en Aveyron, dans le Cantal et le Gard, pour écrire cette comédie dramatique pour trois comédiens et seize personnages à la rigueur documentaire qui n’évite rien des complexités et des joies du métier. Un conte du temps présent à la force d’évocation bouleversante, qui éclaire un monde rural trop peu visible sur les scènes.